Politique
36e session de l’Assemblée des Français de l’étranger : « Une assemblée avide de travailler »
C’est le top départ ! Aujourd’hui et jusqu’au 18 mars, s’ouvre la 36e session de l’Assemblée des Français de l’étranger. Pour sa première session en tant que présidente de l’Assemblée, Hélène Degryse nous en dit plus sur cette semaine.
Français de l’étranger (F.A.E) : Comment s’est organisée cette 36e session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) ?
Hélène Degryse (H.D.) : C’est la première vraie session sous ma présidence puisque celle du mois de décembre était une session de constitution. Cela n’empêche que nous avions déjà commencé à travailler. Classiquement le délai pour préparer une session est de six mois, en raison de la pandémie nous avons à peine eu trois mois. Tout mettre en place fut un véritable challenge, et la priorité pour le bureau exécutif et moi-même était de mettre en place de bonnes conditions de travail. C’est-à-dire avoir des conditions de travail descentes avec un centre de conférence ouvert toute la journée, de 8h à 19h, des salles réservées aux commissions munies d’un équipement informatique adapté. Nous sommes 90 et venons du monde entier ce qui entraîne pour certains des décalages horaires, de la fatigue et autres inconvénients liés au voyage. Il faut savoir que cette session est organisée en hybride, au moins une dizaine de conseillers seront en ligne.
F.A.E. : L’actualité internationale perturbera-t-elle le déroulement de cette session ?
H.D. : Le contexte est compliqué. À peine sorti de la pandémie, là où les conseillers voyaient quelques éclaircis, apparaît la crise en Ukraine. Nous sommes entrés dans un conflit très compliqué, qui touche des conseillers de près ou de loin, ce qui impactera nécessairement nos travaux. Il est évident que la question des réfugiés sera abordée et le centre de crise sera auditionné dans le cadre de la Commission sécurité.
D’autre part, nous sommes en pleine période électorale pour la présidentielle et les législatives (ndlr : moins d’un mois avant le premier tour de la présidentielle) ce qui devrait impacter certaines prises de parole. Notamment dans la mesure où, j’imagine, certains seront candidats aux législatives.
F.A.E : Quels seront les grands temps de cette session ?
H.D. : Nous sommes six commissions et chacune d’entre elles a mis en place des travaux et des auditions. Chaque président de commission aura le soin de détailler leurs travaux et certaines ont un programme très chargé. Il y aura beaucoup de questions, ce qui démontre une assemblée avide de travailler. Ce qui va être intéressant également est la mise en place du nouveau règlement intérieur. Le premier jour nous allons le présenter et le faire voter. Il s’agit là d’un travail réalisé par un groupe de travail sous ma direction en intersession. Le bureau exécutif et les présidents de commission seront auditionnés ce mardi par le groupe d’études du Sénat. Il y aura aussi un point d’étape sur le projet de réforme de l’AFE.
F.A.E : Comment vivez-vous la tenue de cette session dans ces conditions en tant que présidente de l’AFE ?
H.D. : Nous avons un proverbe au Pays-Bas : « Pour que les choses soient faites, il faut toujours demander à quelqu’un qui est très occupé », plus quelqu’un en fait, plus il pourra en faire. J’aime bien les défis et je pense que notre Assemblée est le reflet d’une situation mondiale. Dès que se produit un événement dans le monde, que ce soit un conflit politique ou une catastrophe naturelle…, les Français de l’étranger sont les premiers touchés.
En outre, ce que je trouve important c’est que cette session puisse avoir lieu et a fortiori en présentiel. Il y a un an nous avons connu une AFE en ligne et cela a été très compliqué. C’est aussi aujourd’hui la première journée où le pass vaccinal n’est plus exigé, ce qui rend le contexte sanitaire plus positif.
F.A.E : Avez-vous une thématique pour les Français de l’étranger qui vous tient à cœur ?
H.D. : Je souhaiterais travailler sur la communication de cette assemblée, d’avoir un site internet fonctionnel et illustré de photos de nos conseillers mises à jour régulièrement par exemple. Je suis aussi curieuse de voir le résultat de la commission Stafe (ndlr : dispositif de soutien du tissu associatif des Français de l’étranger) qui se tiendra vendredi, dans la mesure où les résultats intermédiaires ne sont pas très positifs. Ce qui est aussi très important, c’est de revaloriser l’indemnité des conseillers, qui sont des bénévoles, et qui n’a pas été réexaminée depuis 2014. Enfin je souhaite aborder la thématique des violences faites aux femmes qui me semble un enjeu majeur.