Politique
Elections consulaires : quelles sont les tendances politiques ?
Le week-end dernier, les Français établis à l’étranger choisissaient leurs 431 conseillers et 68 délégués consulaires ( les élections d’Inde et de Madagascar ayant été reportées ). Le Journal des Français à l’étranger revient sur les tendances politiques qui se sont dégagées des résultats de ces élections.
Avec 155 élus, les listes issues de EELV, de LFI, de l’ADFE, du PS et des diverses gauches réalisent la meilleure performance du scrutin. La secrétaire nationale adjointe d’EELV, Sandra Regol, s’est d’ailleurs réjouie de ce résultat : «Cette élection marque l’ancrage de l’écologie dans le paysage politique». C’est notamment en Europe et en Amérique du Nord que les écologistes ont enregistré leurs meilleurs résultats, accomplissant une véritable ascension depuis les dernières élections de 2014. La progression saisissante d’EELV se fait notamment au détriment du PS, battu dans de nombreuses circonscriptions où il comptait depuis longtemps des élus et où l’union de la gauche et des écologistes ne s’était pas faite. C’est une évolution majeure, qui voit le poids central du PS à l’étranger et au sein de l’ADFE disparaître.
> De bons résultats pour la majorité présidentielle
LREM, le Modem et les autres listes de la majorité présidentielle recueillent de bons résultats avec 102 sièges.
«C’est un beau résultat. LREM et ses partenaires sont devenus une force politique incontournable chez les Français établis hors de France. Une nouvelle génération d’élus s’installe sur tous les continents […] Les élus de la majorité présidentielle ont fait des bons scores dans les anciennes circonscriptions de droite. Tout en gardant notre ADN avec des candidats issus de la gauche, de la droite, du centre et de la société civile. […] Nos candidats ont assumé d’être ceux de la majorité, ceux du président de la République. Ils ont affiché la couleur quand la tentation chez nos compétiteurs est parfois de se camoufler sous des listes ”d’intérêt local”», s’est félicité le Ministre Jean-Baptiste Lemoyne.
Si elle parvient à fédérer des conseillers élus sur des listes sans étiquette ou LR, la majorité présidentielle pourrait bien conquérir deux sièges au Sénat, dont le renouvellement de 6 des 12 sénateurs des Français de l’étranger interviendra en septembre prochain.
> La droite traditionnelle bousculée
En performant ainsi, LREM renverse clairement LR et la droite traditionnelle.
La droite est en effet la principale perdante de ce scrutin. Alors qu’aux élections précédentes en 2014, elle avait obtenu de bons résultats, elle ne compte plus aujourd’hui que seulement 80 élus issus de listes LR, de l’UFE ou des diverses droites.
Malgré quelques gains électoraux ponctuels dans des circonscriptions d’Amérique du Sud et d’Afrique, ce faible score sonne clairement la fin d’une époque, celle qui voyait l’union des Français de l’étranger (UFE) construire de larges majorités à chaque renouvellement de l’AFE et garantir au RPR et à l’UDF, puis à l’UMP et enfin à LR quelque 10 sièges assurés de sénateurs des Français de l’étranger.
> L’ASFE en retrait
L’Alliance Solidaire des Français de l’étranger (ASFE) enregistre des résultats en retrait par rapport à ses espérances et aux immenses moyens qu’elle avait mis en œuvre pour cette élection.
Avec 59 sièges, le parti de l’ancien sénateur Jean-Pierre Bansard n’obtient pas en effet le nombre de grands électeurs nécessaire à l’obtention assurée d’un siège de sénateur des Français de l’étranger. Il devra en passer par le débauchage de grands électeurs à ce stade proches d’autres formations politiques pour s’assurer de ce siège de sénateur.